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A la découverte des civilisations
14 septembre 2018

L’ère Meiji : le passage du Japon du moyen-âge à une occidentalisation forcée

        L'empereur Mutsuhito

 

Le siècle des lumières japonais, l’ère Meiji, a débuté le 9 novembre 1867 après des siècles d’obscurantisme. Meiji qui signifie « lumière » en japonais est le nom que l'empereur Mutsuhito a choisi pour qualifier son règne et se faire désigner après sa mort.

Durant les années 1600, l’Empire du soleil levant était dirigé par les Tokugawa. Ces derniers exerçaient la fonction de shogun (qui signifie maire du palais) et dirigeaient véritablement le Japon tandis que l’empereur héritier gardait une fonction symbolique et une puissance religieuse. Ces derniers avaient réussi au 15ème et 16ème siècle à unir le Japon et à le sortir des affrontements claniques qui   avaient lieu entre les différents éléments de la classe guerrière, les samouraï et les grands féodaux (nobles) appelés Daimyos. Le grand mérite des shoguns avait été d’avoir réussi à maintenir la paix civile dans l’archipel et d’avoir déplacé la capitale à Edo, la future Tokyo, qui signifie capitale de l’Est. Cependant, les Tokugawa craignaient que les influences étrangères ne remettent en cause leur pouvoir. Ils mirent donc en place une politique d’isolement international stricte appelée Sakoku.

 

Les quatre vaisseaux noirs  de Perry

 

Cette politique d’isolement entraîna un retard technique significatif dû au manque de communication avec le monde extérieur. De plus, c’est avec frayeur que les japonais virent au 19ème  siècle les Occidentaux imposer leur volonté au puissant empire chinois des Qing. Les Japonais vont alors connaître des tensions avec les Américains qui envoient leurs baleiniers pêcher en eaux japonaises, les Russes qui attaquent les îles Sakhaline et Kuriles et les Britanniques qui mettent une pression diplomatique sur les Tokugawa. Le 8 juillet 1853, le commodore Matthew Perry avec ses quatre vapeurs (Mississipi, Plymouth, Saragota et Susquehanna) atteignit le port D’Uraga près de Tokyo. Sa mission était d’obliger les Japonais à s’ouvrir au commerce international. Les Japonais, fidèles à la doctrine du Sakoku, lui enjoignirent  alors de se rendre à Nagasaki, qui était à l’époque le seul port ouvert au commerce avec les étrangers. Perry refusa de s’exécuter et entama un bombardement naval.     

 

Une nouvelle ère japonaise

 

Devant un tel déploiement de force, les Japonais décidèrent de se montrer conciliants. En effet, ils mesurèrent toute l’étendue du retard technologique occasionnée par le Sakoku en se voyant forcé à plier devant quatre bateaux à vapeur. Lorsque Perry revient avec deux fois plus de navires en mars 1854, il se voit autorisé à signer le 31 mars 1854, la convention de Kanagawa. Avec ce traité le Japon ouvre deux nouveaux ports (Shimoda et Hakodate) aux étrangers et envisage d’accueillir un consul américain au Japon. Le processus d’ouverture engagé devient alors irrémédiable. En 15 ans, le Japon va signer plusieurs autres traités et s’ouvrir aux influences étrangères, quittant ainsi l’ère féodale du Sakoku. Même si les autorités shogunales s’accrocheront au passé, les derniers Samouraï refusant coûte que coûte l’occidentalisation du Japon mourront pour l’honneur le 24 septembre 1877 sachant qu’ils n’avaient aucune chance de remporter la victoire lors de la bataille de Shiroyama. Plus rien ne freinera ensuite l’occidentalisation du Japon qui deviendra la première puissance industrielle non-occidentale.

 

Sources : L’ère des lumières Joseph Savès, Histoire pour tous

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